Ce thème nous est venu lors de la préparation du shooting photo de la collection Essingan.

Salut salut, j’espère que vous allez bien.

Aujourd’hui on aimerait aborder avec vous un thème qui nous tient particulièrement à cœur: les étoffes africaines, ou plus encore, la valorisation des étoffes africaines. 

De nos jours, plusieurs appels à faire connaître les vraies étoffes africaines ont été faites. Quand nous parlons des vraies étoffes africaines, nous parlons de l’obom, le ndop, le toghu, le gabaga… et pas de cette étoffe non africaine, dont on ne doit plus prononcer le nom quand on parle des étoffes africaines.? 

Pour faire connaître les vraies étoffes africaines donc, plusieurs marques ont, à travers leurs produits, présenté les étoffes sous différentes formes. Si il est louable de vulgariser nos étoffes, les moyens utilisés font cependant naître de nombreuses interrogations. Au point où ces moyens, au lieu de valoriser les étoffes, contribuent plutôt à les desservir, les dévaloriser. Par exemple, une étoffe sacrée, se retrouvant sur l’étiquette d’une bouteille de bière, des applications d’étoffes royales sur des vêtements de tous les jours (style casual). Que penser de cela, pour un tissu destiné au départ à la royauté? A des occasions spéciales? Un tissu d’une certaine valeur? De ces interrogations, nous nous sommes demandés comment vulgariser nos étoffes, le tout en conservant leur valeur.

Loin de nous l’idée de mettre en avant le coût, mais plutôt une valeur intrinsèque à l’étoffe, une valeur morale.

La première démarche consiste à se renseigner sur les étoffes qui nous intéressent. Connaître leur histoire, leur procédé de fabrication, leur rôle. Ceci permet de connaître les étoffes en elles-mêmes et d’éviter le faux pas. Par exemple, se renseigner sur l’obom permet de savoir que c’est une étoffe portée uniquement lors d’occasions spéciales. Cette étoffe ne saurait donc se retrouver sur un vêtement ou accessoire de tous les jours… Ainsi, à valeurs égales, traitement égal. 

L’obom

 

Comme mentionné plus haut, l’obom ne devrait pas se retrouver sur un vêtement ou accessoire, à porter tous les jours. NON. Les étoffes royales doivent garder un traitement royal. Être réservé à des occasions spéciales. Les moderniser ne devrait pas impliquer les dévaloriser. Comme exemple, les feuilles de bananiers dans la tradition Beti, peuvent être considérées comme vêtement de tous les jours. Il ne serait donc pas choquant de les retrouver sur les kabas de la maison… Mais, “moderniser” l’obom en le transformant en kaba qu’on amène au marché pour ses courses habituelles… C’est une limite à ne pas franchir. L’obom devrait être revisité en vêtement formel et chic, pour lui permettre de garder ses lettres de noblesses: la modernité ne doit pas effacer la tradition.

Nous ne saurions terminer ce papier sans partager avec vous cette robe dont nous sommes particulièrement fièr.e.s. C’est une robe de soirée ou de mariage. Le bustier a été réalisé en obom et la basque en fibres de raphia. Vous pouvez la retrouver ici.

Robe de soirée chic

 

Dites-nous, selon vous, comment vulgariser les étoffes traditionnelles ? N’hésitez pas à apporter vos commentaires. Attention, votre commentaire peut vous permettre de voir votre suggestion réalisée en vêtement pour la prochaine collection…

A très bientôt!

    

Written by
minsangi
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